Les Archives départementales, telles qu’elles existent aujourd’hui, se sont construites en plusieurs étapes. En 1986, un bureau est créé à Dzaoudzi pour accueillir les archives préfectorales. Puis ce bureau est transféré dans un autre local à M’tsapéré. En 1996, ce sont les archives orales qui prennent naissance. Dépendant du Cabinet de la préfecture, elles ont pour mission de recueillir la mémoire orale afin de retracer l’histoire de l’île. En 1997, les Archives, c’est-à-dire les « archives écrites », quittent la Grande Terre et s’installent à Pamandzi en Petite Terre.
Parallèlement, dans les années 1990-2000, est initiée une campagne de rapatriement des archives relatives à Mayotte en provenance de diverses structures de France et de la région. Ce rapatriement s’est fait sous forme de microfilms essentiellement depuis les Archives nationales d’Outre mer (ANOM). En effet, les archives produites à Mayotte depuis 1843, à l’arrivée des Français, avaient été transférées à Moroni en même temps que la capitale à partir de 1958 (excepté les archives judiciaires restées au tribunal de Mamoudzou). Lors de l’indépendance des Comores en 1974, ces archives ont été en partie rapatriées en France, le reste a été brûlé par le régime comorien soucieux de faire table rase du passé colonial, sauf certaines archives foncières rapportées officieusement à Mayotte.
En 2001, les archives orales et écrites fusionnent pour devenir les Archives territoriales. En avril 2004, à la suite du lancement du processus de décentralisation, les Archives territoriales deviennent les Archives départementales de Mayotte. En novembre 2004, pour la première fois depuis la création des Archives, un conservateur du patrimoine est nommé aux Archives départementales de Mayotte. De cette manière, la législation relative à la conservation des archives devient applicable à Mayotte. En 2005, le service éducatif est le dernier à voir le jour au sein des Archives départementales. En 2012, les Archives départementales s’installent sur un site définitif acquis en 2010 par le Conseil départemental avec l’aide de l’Etat (ministère de la Culture et de la Communication).
Désormais, les Archives départementales fonctionnent comme tout autre service d’Archives départementales de France.Elles se subdivisent en plusieurs sections :
Les Archives départementales gèrent l’ensemble des archives publiques produites sur le territoire du département. Les Archives départementales sont un service du Conseil départemental sous l’autorité du Président du Conseil départemental. Cependant, elles assurent également des missions d’Etat, elles sont ainsi également placées sous l’autorité du ministère de la Culture et de la Communication, représenté dans le département par le Préfet. En effet, les Archives départementales ont l’obligation de conserver les archives à la fois des collectivités et à la fois de l’Etat, ainsi que d’exercer le contrôle scientifique et technique de l’Etat sur les archives des collectivités, leurs regroupements et établissements publics. Pour exercer ces fonctions régaliennes, les directeurs d’Archives départementales sont toujours des conservateurs du patrimoine, fonctionnaires du ministère de la Culture, mis à disposition des conseils généraux.
Les missions des Archives départementales se déclinent selon ce qu’on appelle les « 4 C ». Il s’agit :
Les administrations ont l’obligation réglementaire de verser aux Archives départementales les documents qui n’ont plus d’utilité administrative (les délais d’utilité sont définis dans des circulaires) mais qui présentent un intérêt historique ; les archives sans intérêt historique sont détruites selon la réglementation en vigueur. A cet effet, seul le directeur des Archives départementales est habilité à délivrer des visas d’élimination.
Trier les documents avec pertinence afin de produire des instruments de recherche à l’usage du public pour faciliter ses recherches, les ranger pour les retrouver aisément par la suite ;
Conserver les documents dans des conditions appropriées (conditionnement matériel, contrôle de la température, du taux d’humidité et des facteurs de dégradation comme les insectes) pour assurer leur pérennité ;
Permettre au public d’accéder aux documents conservés aux Archives départementales dans le respect des délais de communicabilité définis par la loi. Valoriser les archives à travers des événements à destination du public (publications, expositions, Journées européennes du patrimoine, activités pour les scolaires, etc.). Utiliser les nouveaux outils internet pour faire connaître les Archives hors du territoire.
Pour faciliter les recherches, les archives sont organisées selon un cadre de classement, commun à tous les services d’Archives départementales, s’appuyant sur des séries identifiées par une lettre (en majuscule). Les séries sont les suivantes :
Chaque section des Archives départementales a ses missions, cependant la mission de communication des Archives départementales mobilise presque tous les agents, ainsi que tous les fonds. La collecte, le classement et la conservation sont menés par les sections des archives contemporaines et orales. La société mahoraise est de tradition orale, les Archives départementales ne pouvaient que valoriser ce patrimoine immatériel. Cela se traduit par des campagnes de collecte de la mémoire orale avant qu’elle ne disparaisse. La principale source de ces archives étant l’être-humain, avec tous les aléas que cela implique (détérioration de la mémoire, confusion, décès, etc.), la mémoire orale reste un patrimoine fragile à sauvegarder qu’il est important de valoriser.
Les Archives départementales disposent d’une bibliothèque qui conserve des ouvrages anciens et récents à visée historique. Il est possible de les consulter sur place. Elle est également utilisée par les Archives départementales dans ses missions de valorisation.L’une des principales missions des Archives départementales, communication ou valorisation des archives, peut prendre plusieurs visages :
Les Archives départementales de Mayotte reçoivent le public aux horaires suivants :